Le stress, catalyseur de nos maux : une bombe à retardement ?

Fatigue chronique, troubles digestifs, maladies cardiovasculaires, anxiété… Et si le stress était l’un des plus grands fléaux de notre époque ? Longtemps considéré comme un simple mal passager, il est désormais identifié comme un facteur déclenchant ou aggravant de nombreuses pathologies. Plongée dans les mécanismes du stress et ses conséquences dévastatrices sur notre santé, notamment chez les femmes en pré-ménopause et ménopause.
Un fléau sous-estimé
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le stress est devenu "l’épidémie du XXIe siècle". En France, une étude menée par OpinionWay en 2023 révèle que 53 % des actifs se disent stressés quotidiennement, un chiffre en constante augmentation. "Le stress chronique n’est pas seulement un inconfort mental, il a un impact biologique puissant sur l’organisme", explique le Dr Marc Delaunay, neurologue spécialisé en psycho-neuro-immunologie.
Les femmes en pré-ménopause et ménopause sont particulièrement vulnérables. "Cette période de transition hormonale s’accompagne souvent d’une hypersensibilité au stress, car les fluctuations des œstrogènes influencent directement la régulation du cortisol, l’hormone du stress", précise le Dr Claire Morel, endocrinologue.
Comment le stress attaque notre corps
Lorsqu’il est ponctuel, le stress est un mécanisme de survie qui nous aide à réagir face à un danger. Mais lorsqu’il devient chronique, le corps reste en état d’alerte permanente, libérant en excès des hormones comme le cortisol et l’adrénaline. Résultat :
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Affaiblissement du système immunitaire, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections et maladies.
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Troubles cardiovasculaires, avec une augmentation du risque d’hypertension et d’accidents vasculaires cérébraux, un danger accru pour les femmes en post-ménopause.
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Dérèglements digestifs, allant du syndrome de l’intestin irritable aux ulcères gastriques.
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Altération des fonctions cérébrales, favorisant anxiété, dépression et troubles de la mémoire, des symptômes souvent rapportés par les femmes en période de transition hormonale.
Un facteur aggravant pour de nombreuses maladies
Des études ont prouvé que le stress chronique joue un rôle dans l’émergence de maladies inflammatoires et auto-immunes. "Il agit comme un amplificateur sur des pathologies déjà présentes, et peut même être à l’origine de certaines d’entre elles", précise le Dr Delaunay. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a démontré qu’un stress prolongé pouvait augmenter de 40 % le risque de développer un diabète de type 2.
Chez les femmes en ménopause, le stress accentue aussi les bouffées de chaleur, les insomnies et la prise de poids abdominale. "Le cortisol favorise le stockage des graisses, en particulier autour de la taille, ce qui explique pourquoi tant de femmes ont du mal à maintenir leur poids à cette période", explique le Dr Morel.
Peut-on contrer les effets du stress ?
Si le stress est inévitable, il existe des solutions pour en réduire les impacts :
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Pratiquer une activité physique régulière, qui aide à réguler les hormones du stress et compense la baisse naturelle des œstrogènes.
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Adopter des techniques de relaxation, comme la méditation, la sophrologie ou la respiration profonde.
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Rééquilibrer son hygiène de vie, en privilégiant un sommeil réparateur et une alimentation riche en oméga-3 et en magnésium.
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Développer une meilleure gestion émotionnelle, grâce aux thérapies cognitives et comportementales (TCC) ou à l’accompagnement psychologique.
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Explorer des approches naturelles, comme la phytothérapie (maca, passiflore, valériane) qui aide à mieux gérer le stress et les symptômes de la ménopause.
"Il ne faut pas attendre d’être en burn-out ou malade pour agir", insiste le Dr Delaunay. "Une prise de conscience précoce et des ajustements dans notre quotidien peuvent faire toute la différence, surtout pour les femmes en période de transition hormonale." Reste à savoir si nous sommes prêtes à écouter les signaux d’alerte envoyés par notre corps avant qu’il ne soit trop tard.
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